http://www.code-animal.com/blog/2013/05/quand-est-ce-qu-un-animal-mort-nest-pas-un-victime/
Le 2 mai, un incendie a ravagé le centre de jardinage Tropiflora près
de la frontière française en Belgique, tuant plusieurs lapins, tortues et
poissons qui étaient à vendre dans l’enceinte du magasin. Vu le peu de
références à la mort de ces animaux dans la presse et lors de l’entretien donné
par le directeur, on se demande non seulement pourquoi notre société montre si
peu de compassion envers les animaux en souffrance, mais aussi comment se
fait-il que ce genre d’établissements ait le droit de vendre les animaux,
exotiques aussi bien que domestiques, en premier lieu ? photo tortue
«
45 ans de ma vie partie en fumée en quelques heures. Pour l’instant,
les quinze salariés, dont neuf Français, seront mis au chômage technique
» a dit le propriétaire de Tropiflora d’Adinkerke le lendemain de
l’incendie qui s’est déclaré à l’intérieur du magasin une demi-heure après sa
fermeture au public et qui a détruit une grande partie du bâtiment et des
serres. Ceci est de toute évidence un fait tragique , et pourtant, pas de
lamentations dans la presse, ni de la part du directeur, pour les animaux qui
ont dû périr dans des souffrances terribles, surtout quand on considère que la
chaleur et la fumée extrêmes provoquées par les«
nombreux objets
en plastique, en PVC, ont facilité la propagation des flammes ».
L’article du journal de France 3 Nord Pas-de-Calais mentionne le fait que les
animaux à l’intérieur du centre ont péri, mais dans l’article du journal La Voix
du Nord le lendemain du sinistre, on est rassuré que
«
le feu serait d’origine accidentelle. Il n’a pas fait de
victimes ». Pas de victimes, et pourtant tous ces animaux
enfermés dans des cages, qui n’ont pas pu s’échapper des flammes… Dans des
établissements qui expriment évidemment si peu de remords pour les animaux
qu’ils vendent quand ces derniers meurent (aussi tragiquement), on se pose la
question quant aux soins des animaux vivants.
En faisant le tour d’une jardinerie telle que Botanic ou bien dans certains
magasins de bricolage en France, il se confirme qu’il est à la mode en ce moment
d’acheter des animaux en même temps qu’on achète des objets pour embellir sa
maison et son jardin. La présence d’animaux comme les lapins et bien sûr les
animaux plus « exotiques » comme les reptiles provoque sans doute des achats
spontanés, surtout par des parents accompagn
és de leurs enfants. Et
c’est ce même genre d’achats qui mène à des cas d’abandon et de négligence que
l’on trouve trop souvent chez les gens qui ne comprennent pas les besoins
complexes de ces nouveaux animaux de compagnie.
Code Animal vient de lancer une campagne qui vise à estimer le
nombre de NACs vendus en France actuellement et combien sont abandonnés tous
les ans. Lors d’une étude secrète dans deux animaleries / jardineries nous avons
constaté plusieurs choses inquiétantes, notamment le fait que plusieurs animaux
n’avaient pas d’eau à leur disposition, et un client devant les grillons et
crickets confinés dans des boîtes, parlant à quelqu’un au téléphone, disant que
les grillons étaient bien mal en point, voire mourants. En faisant semblant de
se renseigner auprès d’un vendeur dans un des magasins sur les soins des pythons
royaux et chinchillas vendus dans le magasin, on était choqué de voir que le
vendeur ne pouvait absolument pas nous conseiller.
L’industrie des NACs vaut dans les milliards d’euros. En plus, beaucoup des
NACs en circulation sont des espèces protégées. De 2002 à 2006, presque 1,000
tortues égyptiennes, très menacées d’extinction, ont été trafiquées et saisies
dans l’Union Européene. Ces chiffres représentent environ 13% de toute la
population de cette espèce restante dans la nature. Selon des enquêtes réalisées
en 2011 par l’association Pet Food Manufacturers (fabricants de nourriture pour
les animaux de compagnie) il y a plus que 42 millions de NACs au Royaume-Uni,
dont environ 40 million sont des poissons. Nous n’avons pas encore de
statistiques précises pour la France, mais vu qu’en 2004 les NACs représentait
déjà 5% des animaux de compagnie, et vu les indications que les NACs sont de
plus en plus à la mode, ainsi que les reportages dans la presse et le constat
des refuges à propos des abandons, nous pouvons supposer que la France n’est pas
loin des chiffres de l’Angleterre. Les refuges en France débordent déjà
d’animaux tels que les chats et chiens et les gens n’osent souvent pas emmener
leur NAC dans un refuge ou ne prennent pas le temps d’essayer de lui trouver un
autre foyer, donc ils les relâchent tout simplement dans la nature. Cela
implique non seulement la mort du NAC qui peut rarement survivre dans des
conditions et des habitats non naturels, mais que cela peut avoir des
conséquences catastrophiques pour la flore et la faune indigènes.
Avant de ne pouvoir confronter ce problème et demander au gouvernement de
renforcer les règlements qui protégent les NACs, nous avons besoin de rassembler
les indices qui montrent l’ampleur du problème. Si vous pensez pouvoir nous
aider en effectuant des enquêtes dans les animaleries / jardineries près de chez
vous, merci de nous écrire à nacs@codeanimal.com.
Références de la presse :
http://nord-pas-de-calais.france3.fr/2013/05/03/adinkerke-la-panne-tropiflora-ravage-par-un-incendie-244991.html
http://www.lavoixdunord.fr/region/a-adinkerke-l-incendie-qui-a-ravage-la-serre-ia17b47578n1220563
http://www.lavoixdunord.fr/region/a-adinkerke-la-serre-tropiflora-partie-en-fumee-videos-ia17b47578n1219275
Article de Kate Chabrière, Campagne NAC Code Animal
(les remerciements à Juliette Joseph pour sa correction du français)