http://www.sudouest.fr/2013/08/19/un-havre-de-paix-pour-les-equides-maltraites-1144274-3805.php
L’association, Au bonheur des chevaux sensibilise sur des maltraitances qui perdurent.
L’association a sauvé 70 animaux en 16 ans. (Photo Thierry Daniel Vidal)
Brûlure de cigarette, queue coupée, côtes brisées… La maltraitance animale n’est pas un mythe. Une association lot-et-garonnaise aide les équidés qui en sont victimes. Jeudi, sa fête annuelle se tenait, à Prayssas. « Nous voulions sensibiliser les visiteurs, et en particulier les enfants, aux souffrances commises aux animaux », résume Marie-Richard Deghilage, de l’association Au bonheur des chevaux.
Avec son mari, Marie lance l’association en 1997, sur un coup de cœur. « Nous sommes allés dans une foire pour acheter deux chevaux, se souvient-elle. J’en ai vu trois dans un état de misère, nous sommes repartis avec. » Seize ans plus tard, 70 animaux ont été « sauvés ». « Actuellement, nous en avons 54. Des chevaux, mais aussi des ânes, des mules ou des poneys », expliquent Marie-Richard Deghilage.
Brûlure de cigarette
Dans la plupart des cas, des personnes leur témoignent de maltraitances aperçues. « Je contacte alors le propriétaire et tente de discuter avec lui. Mais certaines fois, c’est compliqué de leur expliquer que ce qu’ils font n’est pas bien », raconte-t-elle.
Alors, quand l’association n’arrive pas à extirper un animal, elle passe par le tribunal. « Dès que je porte plainte à la gendarmerie, les propriétaires ont souvent peur. Mais des fois, nous allons jusque devant le tribunal des referrés ».
Les maltraitances peuvent être multiples. « Un cheval porte des marques de brûlures de cigarette sur la peau. Un autre a la queue coupée », déplore Marie-Richard Deghilage. Les cas s’accumulent. « Celui-ci a les côtes brisées. Son cavalier, après avoir perdu une course, l’a frappé avec une barre de fer ».
Dans d’autres cas, les animaux sont délaissés par leur propriétaire. « Souvent, les gens achètent des équidés pour leurs enfants. Mais au bout d’un moment, ils ne s’en occupent plus, ne leur donnent plus à manger, ne les soignent plus. C’est de l’abandon. »
L’association garde les équidés récupérés jusqu’à leur mort. « Une fois remis sur pied, nous pourrions les revendre. Mais il faudrait garder un œil sur eux, ce qui est compliqué », explique-t-elle.
La ferme des animaux
Après seize ans d’existence, le centre d’accueil s’agrandit. Les maltraitances, elles, continuent. Depuis quelque temps, le couple s’occupe d’autres animaux, arrivés étrangement sur leur propriété. « Des gens nous en laissent la nuit, sans nous prévenir. On se réveille le matin avec des moutons dans le jardin. » Une vraie ferme des animaux.