http://www.charentelibre.fr/2013/08/14/landes-en-greve-de-la-faim-contre-la-corrida,1850710.php
Photo d'illustration (festival de corrida de La Rochefoucauld, 2012). PHOTO/CL
Le président, Christophe Leprêtre, et une militante du réseau de défense des animaux Animavie sont en grève de la faim depuis quinze jours pour protester contre une corrida prévue le 24 août à Mimizan (Landes), a indiqué M. Leprêtre.
Les deux militants, installés dans un camping de Mimizan et qui vont régulièrement sur la plage pour sensibiliser les estivants à leur action, ont déjà perdu au moins sept kilos depuis le 31 juillet et le 1er août respectivement, a indiqué M. Leprêtre, 48 ans, et les résultats d'analyse reçus mercredi montrent
"des carences". Ils souhaitent ainsi inciter le maire de la commune, Christian Plantier, à interdire la corrida du 24 août, au cours de laquelle six toros devraient être toréés et mis à mort.
Mimizan a introduit la corrida dans la commune en 2011. Or, l'article 521-1 du Code pénal, qui réprime les sévices sur animaux, prévoit deux exceptions, les corridas et les combats de coqs, et, pour les corridas, dans les endroits où
"une tradition locale ininterrompue peut être invoquée". Pour les militants anti-corrida, on ne peut parler de
"tradition locale ininterrompue" dans une ville où elle n'existait pas avant 2011.
Mais la jurisprudence, c'est-à-dire l'interprétation par les différentes juridictions de cette notion de
"tradition locale", semble suggérer que l'introduction de la corrida à Mimizan il y a deux ans n'est pas illégale. M. Plantier, qui, selon le code général des collectivités territoriales, serait le seul compétent pour l'interdire, n'y tient manifestement pas et n'était pas joignable mercredi en fin d'après-midi. Selon le journal
Sud Ouest, Brigitte Bardot lui a écrit pour protester contre cette corrida.
La préfecture des Landes avait pour sa part mis l'état de santé des deux grévistes de la faim à l'ordre du jour de sa réunion de mercredi soir, et le chef de cabinet du préfet devait aller leur rendre visite dans la soirée. M. Leprêtre a dit pour sa part souhaiter que le préfet
"prenne ses responsabilités pour négocier avec M. Plantier afin qu'il annule" la corrida.
Il a indiqué
"réfléchir avec son avocate" à une éventuelle action en justice, soit un référé devant le tribunal administratif avant la corrida, soit une plainte au pénal après, mais se montrait assez pessimiste d'avance, estimant avoir peu de chances de gagner, avec
"une jurisprudence écrite par des aficionados".